Se justifier

Y'a des choses qu'on aime, qu'on fait ou qu'on mange qu'il faut tout au long sa vie se tuer à justifier aux yeux des autres ; pour ma part, j'aime manger plusieurs choses qui pour le commun des mortels presque en entier semble non-comestible. La liste est longue. Du célèbre fromage bleu le plus amer, en passant par les escargots les plus grosses et juteuses, je me fais toujours un délicieux devoir de ne jamais rater l'occasion de goûter un fromage dont l'odeur m'oripile et fait fasciller mon estomac tellement il pue. Je me délecte à l'idée de manger des moules à volonté et j'ose espérer qu'on m'invite dans un avenir rapproché à déguster un steak tartare, bleu à la limite. Plus il y a de poisson cru dans mes sushis, plus je salive. Et finalement, existe-t-il une meilleure manière, je vous le demande, d'atténuer une bonne grosse faim sournoise qu'en s'envoyant derrière la cravate un sac de Beef Jerky, en machouillant chaque petit morceau de viande sèche comme s'il s'agissait du dernier morceau de viande qu'on puisse avaler avant notre mort ? Ouf ouf ouf... Vous aurez deviné que c'est pas avec mon CV culinaire que je me fais des amis et que j'ai courtisé ma tendre moitié... mais ça demeure avec lui que je me rapproche chaque fois un peu plus du paradis de la gastronomie.