L'empathie

L'empathie, c'est pas inné chez l'être humain. Ça expliquerait bien des affaires et surtout bien des déviations chez certains de nos semblables ! Autrement dit, quelqu'un qui n'est pas empathique, donc qui ne se met jamais à la place d'autrui, n'a aucun problème à faire brûler son meilleur ami, écarteler son neveu ou faire cuire l'omoplate de sa belle-mère... Il me semble que le petit Jésus aurait pu négocier à son paternel que l'empathie fasse partie du kit de base de l'âme humaine ; ça occasionnerait pas mal moins de chicanes à Noël et de consaguinité dans le Nord du Québec, le jeudi soir quand le gaz coûte 3¢ de moins du litre.

Moi, sérieusement, de l'empathie, j'en ai mais tout porte à croire que je l'utilise un peu n'importe comment. Oui je suis capable de mettre à la place d'autrui. Oui je n'aimerais pas qu'on me fasse certaines choses que je fais moi-même aux autres... Mais n'empêche que j'ai secrètement un malin plaisir à constater la portée de mes gestes les plus cruels. Que Dieu m'entende et m'attende avec une brique et un phanal en temps et lieu... Pour revenir à nos moutons, je dois légalement avouer que de faire cuire un homard vivant me fait réfléchir chaque fois, concernant la douleur que cela doit occasionner et la surprise que cela doit provoquer chez le homard qui, quelques instants avant sa cruelle mort, s'amusait peut-être à discuter des fesses de sa belle-soeur avec son voisin d'à côté... Mais ça m'empêchera jamais de le faire et le refaire et aimer manger la chair de nos petits amis marins. L'empathie aquatique, ça me vient pas naturellement. Faut croire que la laideur de notre Ô combien sympathique petit crustacé rend la chose plus facile et moins impliquante.

Bref, pour conclure cette analyse sur l'empathie, qui commence dangereusement à curver vers la droite pour bientôt prendre le champ, je vous dirai seulement une chose : le homard est en spécial ces temps-ci : profitez-en pendant que c'est le temps !!