Petites réflexions à propos de tout et de rien sur comment vivre au 21ème siècle en dédramatisant autant que possible presque tout sans quoi la vie serait rapidement étiquettée comme éphémère à plusieurs niveaux

mercredi, octobre 18, 2006

[Morphée] Naslund

Par un beau soir hivernal de 1988, quelques jours seulement après que j'eusse célébré triomphalement le 6ème anniversaire de ma sortie tête première de l'utérus matriarcal en déballant héroïquement mon ensemble de poids et haltères Hulk Hogan, je me retrouve, pour la 39ème fois déjà de la saison, emmitoufflé dans mon pyjama sur mesure et rivé devant l'écran-couleur de la télévision bicentenaire du sous-sol à faire semblant d'analyser les feintes de "Mass Naslune", mon héros bleu-blanc-rouge dont je ne suis même pas capable de prononcer le nom correctement. J'ose à peine croire qu'à ce moment-là, ailleurs au Québec, il puisse exister une autre façon de passer son samedi soir étant donné l'euphorie que me procure le Power Play du Canadien et l'excitation que Mike McPhee et sa moustache réussissent à me transmettre via la rediffusion du match qui opposent MES Canadiens aux damnés Bruins. Les crottes de fromage se transforment l'instant d'un soir en un délicieux repas santé que mes parents m'encouragent à déguster de par leur propre abus à en empiffrer 6 ou 7 à la fois et le Pepsi devient la meilleure manière alternative au champagne que je puisse trouver pour me fermer les yeux et m'imaginer en train d'en boire à même la Coupe, avec mes bons amis Bobby Smith et Bob Gainey. Patrick Roy était laid comme un pou avec ses pads brun-marde lors de la conquête de la Coupe en 1986 mais c'était de loin les plus belles pads brun-marde que j'aie vu de toute ma courte vie de 2312 jours et des poussières. Mon père se retient pour ne pas implorer tous les Saints du Ciel devant moi après le deuxième but des Bruins, pour faire comme si blasphémer était aussi grave au yeux du Bon Dieu et de son fils, le petit Jésus, que de ne pas savoir ce qu'est exactement un hors-jeu ou un dégagement refusé. Au lieu de ça, il s'ouvre une autre bière en jurant qu'au printemps, les Bruins n'auront aucune chance et que NOUS leur ferons goûter à une toute autre médecine ; celle des séries éliminatoires de la COUPE STANLEY...
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Vachement impressionné par le paternel, je m'assoupis peu à peu sur la banquette en bois inconfortablement confortable du divan brun et bientôt, Morphée a tôt fait de venir m'empêcher d'assister, et ce pour la 39ème fois de la présente saison, à la légendaire 3ème période qui n'aura fait qu'exister dans ma tête jusqu'à l'âge de 8 ans. Le filet de bave qui coule le long de ma joue droite laisse espérer secrètement à mon père venu me border que je sois bientôt capable de tenir sur mes 2 jambes empatinées, pour qu'un jour ce soit mon nom qui retentisse dans les têtes des ti-culs de la Province au grand complet : " Et le but du Canadien, compté en prolongation, and the Canadien's Goal, scored in overtime, par le numéro 22, by number 22, MAAAaaaaaathiiieu BrooOOOOooodeur !!!!!"

1 Comments:

Blogger Myriam said...

Bon. Là j'ai envie de manger des crottes de fromage.

12:28 a.m.

 

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