Petites réflexions à propos de tout et de rien sur comment vivre au 21ème siècle en dédramatisant autant que possible presque tout sans quoi la vie serait rapidement étiquettée comme éphémère à plusieurs niveaux

mercredi, octobre 11, 2006

Gontran ou le Nord-Américain presque moyen

8h39 AM. Gontran se réveille. Ce matin, il a particulièrement hâte de se lever puisqu'il a rêvé pendant toute la nuit à 3 gigantesques crêpes au sirop d'érable, qu'il se fait le bonheur de sortir aussitôt du congélateur avant de les mettre dans le grille-pain (trop lâche pour se les faire lui-même). Après les avoir ingurgitées en 2 minutes et 23 secondes avec 3 verres de lait au chocolat en écoutant Sports 30, Gontran s'attaque à la liste de choses qu'il a à faire aujourd'hui. Une grosse journée l'attend ; il doit ramasser les feuilles à l'extérieur, aller acheter son PlayBoy au dépanneur du coin et faire la vaiselle. WOW ! Quel horaire !
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À 10h43, il s'attaque à la première de ses tâches. Il est content notre Gontran de posséder l'une de ses machines qui ne porte pas vraiment de nom, mais qui sert à soulager l'homme moyen de la lourde tâche de racler les feuilles tombées sur son terrain. Pour la modique somme de 259,99$ dépensée en 2003 plus les 134,00$ que lui ont coûté les réparations du machin-truc avec le temps, Gontran se "sauve" depuis de la maudite besogne automnale par excellence et se fait des amis à la pelletée dans le voisinage, en leur soufflant ses feuilles sur leur terrain. Il leur sourit, comme un bon vivant fier vainqueur technologique. Bravo Gontran !
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Lui vient ensuite l'envie de dépenser un peu d'argent et ce, de manière intelligente ; il décide donc de se rendre en automobile au dépanneur situé à 400 mètres de sa demeure. Il y achète le dernier Playboy, un cartoon de cigarettes (Attention ! Gontran est un consommateur averti ; il achète les Presto Pack, étant donné qu'elles coûtent moins cher !), 4 billets pour la Poule aux oeufs d'Or et fait valider par la caissière ses 8 billets de 6/49 déjà vérifiés auparavant dans le Journal qu'il vole chaque matin à son voisin (tant qu'à y être). Gontran remercie la caissière et lui sourit avec son plus innocent sourire de super BS . Il est très fier de lui notre ami et il a raison de l'être ; c'est un beau champion !
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Après avoir arrosé son asphalte pendant trois quarts d'heure, pendant qu'il trime maintenant sa moustache, Gontran fait licher sa vaisselle par son chien borgne, pour économiser l'eau du rinçage (quel brillant calcul ! Le Protégez-Vous devrait l'engager !) et remise ensuite celle-ci dans le lave-vaiselle, qu'il part aussitôt une première fois à l'eau chaude. Plus tard, il le repartira une seconde fois, toujours à l'eau chaude évidemment, pour s'assurer que la vaisselle est bien propre ; un fin stratège mathématique ce Gontran !
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Pour souper, Gontran se gâte et se fait livrer un Vari-Baril de chez Kentucky ; la livraison coûte plus cher, mais il sauf de l'argent en gaz : BRILLANT GONTRAN !! Il avait prévu s'en garder un ou deux pilons pour déjeuner demain matin, mais finalement il les a tous mangés en se disant qu'il le méritait bien, puisqu'il est génial. Il téléphone alors à sa mère à l'hospice pour lui dire combien il est heureux d'être un homme simple et n'ayant pas de soucis, avant de regarder pour la 15ème fois de la semaine ses vieilles cassettes d'Épopée Rock, son émission préférée de tous les temps. GOntran comme Président !