Petites réflexions à propos de tout et de rien sur comment vivre au 21ème siècle en dédramatisant autant que possible presque tout sans quoi la vie serait rapidement étiquettée comme éphémère à plusieurs niveaux

samedi, octobre 07, 2006

LA PLANÈTE DES SINGES

Nous réalisons parfois facilement jusqu'à quel point nous n'utlisons pas notre cerveau à sa pleine capacité. Je crois même avoir lu quelque part que c'est à peine 10% de notre matière grise qui aura été utilisée à la fin de notre vie. Autrement dit, c'est comme si notre cervelle était un gigantesque parc d'attractions mais que le laissez-passer pour y entrer ne nous permettait, en une seule visite, que de visiter un ou deux manèges ; beaucoup de plaisir à y avoir quand même, mais énormément de potentiel gâché, du fait que chaque manège implique différents avantages, sentations et possibilités. Nous rencontrerons dans notre vie des personnes qui ont uniquement accès au Goliath et à la Pitoune, alors que notre accès pourrait être limité au Monstre et au Cobra. Bref, ça commence à faire une métaphore pas mal compliquée déjà pour tous ceux et celles qui n'utilisent même pas les 10% initialement suggérés dans ce texte. Et exceptionnellement, il y a certaines personnes qui sont, si on veut, surdouées et qui réussiront tout au long de leur vie à franchir le cap de 10%, en atteignant l'un après l'autre les 20, 30 et 40%. Parmi eux, on peut penser immédiatement à Gandhi, John F.Kennedy, le Colonel Sanders, Richard et Betty James et Pierre Boulle. Ce dernier, en plus de porter le même nom de famille que le désormais célèbre chien de la famille de Julien Poirier, est l'auteur derrière l'oeuvre titanesque qu'est La Planète des Singes. Il est celui qui, sans avoir été diagnostiqué comme malade mental précédemment, écrit en 1963 son livre qui remet en question les définitions de l'humanité. Se peut-il qu'inévitablement l'homme devienne, à un moment donné, si mesquin et si mauvais, que les singes décident de faire la Révolution et de prendre, ultimement, le contrôle de la Terre ? Ouf... On parle ici d'un sujet délicat à traiter !
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Laissez-moi, en 5 minutes et des poussières, vous résumer le synopsis des 5 films qui ont été réalisés dans les années 60 et 70 (ceux mettant en vedette au départ Charlton Heston et Roddy McDowall, l'inoubliable interprète de Cornelius et César, aujourd'hui décédé) inspirés de l'oeuvre de M. Boulle (parce qu'il est faux de penser qu'il est derrière toute la série de films et vous verrez pourquoi, progressivement) :
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La Planète des Singes (1967) : Des astronautes de notre ère réussissent à traverser le mur du temps et finissent par atterir sur une planète qui ressemble à la nôtre mais qui rapidement s'avère habitée en majorité par des primates, pour la plupart hostiles envers les humains, la race inférieure à la leur sur cette planète. Le seul astronaute survivant (Heston) parvient à convaincre quelques macaques que l'homme serait peut-être leur ancêtre et s'en suit une course folle... Et une mémorable scène devant le torse de la Statue de la Liberté. Jusque là, on embarque sans trop oser dénigrer l'idée initiale.
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Le secret de la Planète des Singes (1970) : Un nouvel équipage d'astronautes est envoyé dans l'espace pour retrouver le premier (déjà, on s'entend que c'est moins fort) et abouti, Ô surprise, sur la Planètes des Macaques, dans le même village, avec les mêmes singes gentils et les méchants gorilles, en parlant encore et fort heureusement la même langue que les singes. Les bons chimpanzés aide le gars et rapidement il se retrouve dans le métro de NY CIty (...) à lutter contre des surhommes dôtés de pouvoirs télépathiques. S'en suit une course folle... et une guerre nucléaire qui élimine la planète au grand complet... À la fin du film, on applaudit, pas mal plus en se disant qu'au moins, il n'y a pas de possibilité de suite à celui-là.
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Les évadés de la Planète des Singes (1971) : Bon... Déjà en partant, un an entre 2 films, c'est mauvais signe. Et avec la Planète qui explose à la fin du deuxième, tu t'attends au moins à ce que le troisième soit une "prequel"... Mais non... Sans nous expliquer COMMENT, QUAND, POURQUOI et AVEC QUOI, on nous met immédiatement devant le fait accompli que les 2 gentils singes plus un accolyte de leur race ont réussi à premièrement retrouver le vaisseau du deuxième équipage d'astronautes, à le retaper ( OUI OUI !! ) et à le faire fonctionner à l'état neuf, avec évidemment assez de Power là-dedans pour faire le voyage initial à l'envers, sans plan de vol et sans savoir que dans l'Espace, ça prend un casque et tout et tout... ... ...
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Bon... premier constat ; Pierre Boulle n'a absolument rien à voir avec ce synopsis. Pas plus qu'avec les scènes de magasinage de Cornelius et Zira, de leur participation à un gala de boxe ou à une conférence sur le Droit des Femmes... On doit cependant saluer la performance d'actrice de la gentille chimpanzé saoûle se confiant au méchant journaliste, qui entraînera la mort préméditée des deux primates survivants de ce vol interspatial à l'envers (l'autre astrosinge ayant été tué par un acteur déguisé en gorille (scène d'anthologie...)
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Ah oui... Zira accouche à la fin du film, nous laissant deviner que OUI, il y aura bel et bien encore une suite à celui-là aussi, immensément inférieur à l'original déjà.
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La conquête de la Planète des Singes (1972) : Encore une fois, le film se fait rapidement et constatez-en vous-même le résultat : Cornelius et Zira étant morts, c'est maintenant au tour de César, leur fils (euh... même acteur que dans les 3 premiers qui faisait Cornelius... Pourquoi se casser la tête et dépenser d'autres argents pour des nouveaux masques...?) de vivre en contact avec les humains. Il est un singe de compagnie comme tous les autres de sa race, puisque suite à une épidémie monstre, TOUS LES CHATS ET LES CHIENS de la Terre sont morts... ...
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Ok ok... Là, on pousse pas mal fort. Mais bon... Étant le seul singe parlant, César décide de faire une guerria en recrutant su'l side plusieurs singes prêt à le suivre dans sa folie, en volant à gauche et à droite couteaux et armes à feu. Et le soir du Grand Réveil, lui et ses congénères brûlent la ville (que dis-je, LE MONDE, puisqu'ils en prennent par la suite possession), tuent à peu près tout ce qui ne possèdent pas suffisamment de poils (épargnant ici et là quelques gentils humains) et sans être eux-mêmes abattus, parviennent à dominer la Planète, en instaurant leur régime de peur.
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AVEZ-VOUS COMPRIS CE QUI VIENT DE SE PASSER ??? La naissance de la Planète des Singes est dû au retour dans le passé de Cornelius et Zira. Autrement dit, LA PLANÈTE DES SINGES est une fin inévitable, un cercle vicieux duquel on ne peut s'échapper ! Fort, très fort...
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Ah... et il y a eu, pour des raisons obscures (probablement à cause des contrats des acteurs) :
La bataille de la Planète des Singes (1973) où César enseigne aux singes et aux humains à vivre en parfaite harmonie jusqu'à ce que son propre fils se fasse tuer par un gorille, suite à une guerre de Titans opposant les singes et les bons humains aux méchants humains radioactifs se déplaçants en autobus jaune et arborant des lunettes de ski à visière rouge... Et s'en suit une course folle... Bref, celui-là souvent, on fait comme s'il n'existait pas...
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Ce que j'espère vous avoir appris avec mon résumé de la série des films de La Planète des Singes, c'est que Pierre Boulle, nonobstant une association nominale avec les suites à l'original, est un auteur qui a eu une vision un jour. Et cette vision est tellement grosse qu'à toutes les fois que je vois son adaptation cinématographique à la TV, je me fais un devoir d'au moins lui accorder 5 ou 10 minutes de ma vie, en rêvant un jour que je serai l'heureux propriétaire d'un des masques de singes ayant servi au tournage de ce chef-d'oeuvre...